{Ou un petit billet à l’image des grands rêveurs}
Avant de me rendre en Islande, je n’imaginais pas, qu’outre dans le nuancier de peinture Ripolin, une telle diversité de teintes de gris pouvait exister. Quelle belle surprise lorsque je découvre que ce pays les regroupe toutes, de la plus timide à la plus audacieuse. D’un bout à l’autre de l’île, s’il y a bien une chose qui vous frappe en Islande c’est la couleur charbonnée dont les nuances se déclinent à l’infini.
Le Gris est souvent vu comme une teinte sans grande importance puisque qualifiée de couleur anodine, sobre, triste, austère, morose. Aurais-je été frappée par une couleur quelconque?
Il se pourrait. C’est néanmoins à travers les multiples déclinaisons du gris que la beauté de l’Islande m’a saisie.
Et pour reprendre les mots de Philippe Claudel dans Les Ames grises,
Rien n’est tout noir ni tout blanc, c’est le gris qui gagne. Les hommes et leurs âmes, c’est pareil […].
ce qui à première vue me paraissait insignifiant, aujourd’hui prend une toute autre dimension dans mes souvenirs. Je suis repartie d’Islande il y a quatre mois en remportant dans mes souvenirs une palette de gris inoubliable.
1- Le gris ouaté du brouillard marin. Toujours inattendu, jamais le bienvenu
2- Le gris maussade de l’orage qui s’insinue
3- Le gris noir des entrailles d’un volcan essoufflé
4- Le gris brumeux qui dévore le paysage au détour de la traversée d’un col
5- Le gris éphémère des empreintes laissées sur une plage déserte
6- Le gris anthracite des magnifiques chevaux islandais
7- Le gris accablant des paysages lunaires
8- Les gris monocorde de la Road 1. Rien que lui et vous, pendant des centaines et des centaines de kilomètres
9- Le gris intrépide de quelques bouts de caillou qui tiennent tête à la mer
10- Le gris imperturbable du Skeiðarársandur qui se glisse depuis les montagnes pour rendre infertile tout ce qu’il effleure à son passage
11- Le gris cafardeux des matinées de printemps lorsque le soleil reste sous la couette
12- Le gris fugace des fumerolles que crache le ventre de la terre
13- Le gris poivre et sel des F–roads qui traversent l’île à la rencontre des road trippers les plus chevronnés
14- Le gris argenté d’un lagon qui accueille les miettes échouées d’un iceberg
15- Le gris taciturne des colonnes de basalte qui se cachent derrière les chutes d’eau
16- Le gris cendre de la terre prisonnière des glaciers
17- Le gris défiant des montagnes qui menacent de déverser leurs avalanches de sable sur votre route
18- Le gris délavé d’un ancien volcan devenu un majestueux tas de sable
19- Le gris colérique des vagues qui vous interdissent d’approcher la mer
20- Le gris laiteux d’un lagon fumant
21 – Le gris …
Alors oui, j’aime cela, l’entre-deux. Être là, toujours à la frontière du noir et du blanc. Et je pourrais continuer encore jusqu’à Fifty Shades of Grey mais ça… c’est déjà une autre histoire 😉
Dites-moi, avez-vous déjà été saisis de force par l’une ou l’autre couleur au cours de vos voyages ? Quelle place occupe-t-elle dans vos souvenirs ?
Je crois que je vais regarder le gris d’une toute autre manière après ce billet… Merci de me rappeler qu’il est effectivement une couleur et que mon humeur ne doit pas s’y accorder trop… Merci de me montrer toutes ces nuances et les beautés dont chacune regorge… Merci d’en avoir décliner au moins 20 différentes pour que je comprenne une fois de plus cette attirance vers l’Islande.
Je voudrais presque déjà rajouter quelques nuances… (sans en arriver aux 50, qui en effet sont une toute autre histoire, qui ne mérite d’être mentionnée que pour le jeu de mots! 😉
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J’espère que tu nous rapporteras bien plus de nuances lors de ton futur voyage en Islande. J’aurai plaisir à me remémorer tous ces moments intenses que j’ai passés là bas au printemps. Que ce soit dit en passant, j’adore le gris!
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Je vais commencer à apprécier …
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Et bien moi j’adore cette couleur. Alors autant de nuances de gris, ça me donne encore plus envie de découvrir ce pays. Ces photos de la nature dans toute sa grandeur sont vraiment superbes 🙂
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Moi aussi, j’adore! Mais rassure- toi, il y a plein d’autres couleurs! Merci de ta visite Cookie & Attila. À plus!
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Quel plaisir de voyager à travers tes yeux, et l’envie de partir découvrir ce beau pays. Merci de nous partager ces moments et ces très belles photos. En attendant de découvrir les photos du Kenya.Gros bisous Laurette
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Le plaisir est mien Laure, merci de ton engagement! Ce n’est pas toi qui rêvais pas de « grandes vacances » cette année? Je vous vois très bien en Islande vous qui êtes motards. Un road trip à moto! Bien couverts, c’est le top! Bises
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Quel beau billet Sonia ! Tes photos sont toujours aussi belles et poétiques que ta plume. Le tout donne une image mélancolique et poétique de l’Islande, quelque part entre le ciel et la terre, l’Enfer et le Paradis.
Je crois que les feuilles d’Automne de la forêt de Brocéliande resteront à jamais gravées dans mes souvenirs (mais j’imagine que ça, c’est mon coeur de bretonne qui parle…).
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Tu es bien indulgente avec mes photos 🙂 Merci ML! Je me suis justement rendu compte en Islande que j’avais envie d’apprendre la photo. Un projet qui me trottait déjà dans la tête, il va falloir que je me lance. Je ne connais pas Brocéliande mais je t’avais bien dit que son seul nom me fait déjà rêver! A force de le dire…
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