Savourer la vieille médina de Fès

Tout comme j’aime voyager et partager mes histoires de voyage, j’aime aussi déguster des mets et des spécialités venues de tous horizons (quoique j’hésite fortement avec le fugu ou le lièvre de mer : je suis gourmande mais pas kamikaze !). C’est dans cet esprit de « faire voyager les papilles » qu’en mars dernier j’ai ajouté au blog une rubrique appelée Food & Travel. Elle n’est pas encore très étoffée mais, sans prétention d’en faire un foodblog, je compte publier quelques plats chipés pendant mes escapades. Les recettes s’ajouteront au fur et à mesure que je les récolte, qu’elles me reviennent en mémoire, et que je trouve une bonne occasion de les préparer à la maison.

En vacances, dormir et manger font partie des besoins physiologiques que j’ai tendance à solliciter le plus (le dernier en particulier), si bien que pendant mon long weekend à Fès-El-Bali, cela n’a pas fait exception. N’avais-je pas annoncé un deuxième billet sur le Maroc ? Nous y sommes.

Place-Rcif-Fès

Pendant notre séjour à Fès, boostés par le soleil (un vrai moteur!), nous avons usé nos semelles jusqu’à la moelle. Il a fallu donc se fixer un programme complet de dégustation « sur le pouce » pour neutraliser une telle perte de calories. Se ravitailler tout en continuant à parcourir en toute liberté les recoins les plus intéressants de la médina, c’est une formule des plus sympas.

Maintenant, j’espère que la pause déjeuner est loin derrière vous, car voici un billet spécial papilles.

Au cours de notre séjour dans la médina, nous n’avons dîné/déjeuné dans aucun des restaurants. On les réserve pour notre prochaine visite ! Nous avons choisi de manger sur le pouce plusieurs soirs de suite, en faisant nos petites emplettes auprès des commerçants: olives, fromage de vache frais, fruits secs, tomates et petits pains en toute sorte, ou directement dans les échoppes (l’hygiène, assez correcte d’ailleurs, ne nous a pas dérangés). Les jus d’orange et de citron frais à tous les coins de rue, les m’semen ou crêpes feuilletées, les pâtisseries marocaines, le thé à la menthe, le babouch ou bouillon épicé d’escargots, les brochettes de saucisses (fuchsia !), la friture de poisson et la salade marocaine, et même la b’sara ou soupe de fèves à l’ail pour le petit déjeuner.

Quand on aime la street-food , on prend toujours un risque; mais si ça peut rassurer les plus vacillants, une tourista reste moins méchante qu’une intoxication à la tétrodotoxine (d’où ma prise de distance avec le fugu). Perso, je fais toujours en sorte d’avoir dans mes valises du charbon de Belloc ou du citrate de bétaïne, car en général on ne sait jamais si le jour  J  l’estomac sera d’humeur égale ;-).

Trêve de plaisanterie, voici mon petit tour en images de la street-food de la médina de Fès. Je vous donne ma parole, j’ai tout gouté! A la tombée de la nuit, la place R’cif brûle d’animation et se remplit d’échoppes pour manger sur place. Donc pas d’excuse qui vaille ! On ne se balade pas dans la médina sans la savourer.

Vous vous imaginez bien qu’après avoir ingurgité tout cela, il a bien fallu courir s’allonger dans un riad.

Les riads, vous en avez forcément entendu parler. Leur gestion et restauration dans les médinas du Maroc suscite chez les étrangers un sacré engouement depuis pas mal d’années déjà. Après avoir longtemps sévi à Marrakech, il semblerait que la fièvre se soit maintenant déplacée à Fès-El-Bali.

Les riads constituent ces maisons traditionnelles marocaines que l’on trouve dans les médinas, entièrement fermées sur l’extérieur de la ville. Ils sont sans fenêtres pour mieux protéger de la chaleur et de l’agitation. Très souvent, les riads s’organisent autour d’un ou plusieurs patios centraux avec des jardins, fontaines ou bassins : c’est l’héritage de l’architecture arabo-andalouse. Leur style et décoration sont tellement remarquables que même lorsqu’il s’agit d’une simple habitation, ça vaut sérieusement le coup d’œil. Ah ces fameux riads, depuis que j’en entends parler ! Il me tardait de m’abandonner à cette ambiance des mille et une nuits…

Ça tombe bien, puisqu’ils sont nombreux et la grande majorité fait chambre d’hôtes… sauf que j’ai mis plus de deux semaines à me décider! Plus je faisais des recherches plus le choix devenait difficile. Il y a à Fès autant d’ambiances différentes que d’établissements. Selon l’esprit ou l’âme que chaque restaurateur aura voulu leur insuffler, ça va de la déco austère, rococo, somptueuse, sobre, kitsch, princière, florale, familiale, historique, etc. Ils sont tous magnifiques… mais il fallait bien cocher une case.

Finalement, notre choix s’est porté sur la chambre d’hôtes Dar El Bali, un établissement à la gestion familiale. Des grands passionnés de la médina, et un bel exemple d’une famille non-marocaine ayant eu un coup de foudre pour Fès-El-Bali. Chez eux, nous nous sommes sentis « chez nous ». Quant à la beauté du riad, vous apercevrez dans ce billet quelques photos de sa superbe (et authentique) restauration selon la tradition fassie. Ces vieux murs étant en lien avec l’histoire royale et politique du Maroc, les gérants se feront une joie de vous en parler avec tous les détails. Nous avons dormi dans la somptueuse suite Fatima Mernissi nommée d’après la sociologue (et féministe !) marocaine récemment disparue. Si la question Femme-Islam-Modernité vous interpelle, quelques uns de ses best-sellers vous sont proposés sur place. Il ne reste plus qu’à s’installer sur la belle terrasse de Dar El Bali et se cultiver, pendant le petit-déjeuner ou entre deux balades dans la médina 😉

Au Maroc, la formule pratiquée par les riads est celle du Bed & Breakfast. Et quel petit déjeuner ! Encore une ribambelle de spécialités maison pour ceux qui n’auraient pas le cœur à déguster les victuailles que recèlent les ruelles de la médina : fromage frais, des dates (charnues à souhait!), des fruits frais, des petits pains marocains salés et sucrés, du yaourt local… Bon, j’arrête là car ça va finir par me réveiller l’appétit !

Petit-dej-au-riad-Maroc

Alors, à très bientôt pour un dernier billet ? Car à ce stade j’ai sûrement réussi à vous convaincre que le Maroc, ça se déguste! 😉

12 commentaires sur « Fès-El-Bali sur le pouce »

  1. Je ne m’arrête pas sur la nourriture mais sur les Riyad, j’ADORE ! Je note clairement dans mes projets de réussite d’en avoir un à moi que je décorerai entre Artisanat oriental et art contemporain. C’est l’architecture fine à l’état pur.
    Sinon, oui au Maroc tu ne risques pas d’avoir encore faim à la fin d’un repas, l’ensemble du monde arabe à cette culture de l’abondance quand il s’agit de nourriture.
    Miel, huile d’olive, pain blanc ( beaucoup de pain haha ), sauces, pâtisseries, j’espère que tu as bien marché haha

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    1. Tu tiens là un beau projet avec la restauration du riad! Je t’avoue que cela me fait aussi fantasmer. Quant au culte à la nourriture, je sais très bien de quoi tu parles… en Espagne on est aussi très forts sur le sujet « bien manger » 😉

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    1. Ah oui, j’aime bien tenir mes promesses! Et l’ambiance de la médina pour être vivante, elle est bien vivante 😉 Si tu aimes les thèmes gastronomiques, je publie un dernier billet sur le Maroc, juste avant de mettre le blog « en mode vacances ». Je te souhaite un très bel été (ou hiver, ça dépend du point de vue…)!

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    1. Merci! Je vois que mon article vous a réveillé l’appétit, j’en suis ravie! Il ne faut pas hésiter à revenir bientôt pour la suite, qui promet d’être un peu plus sophistiquée 😉

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