Come take a walk on the wild side!

Ce qui évoque le titre d’un film d’horreur de série B n’est autre qu’un des sites les plus surprenants de la région sud du Great Rift Valley au Kenya : le Hell’s Gate National Park. A deux pas du Lac Naivasha, Hell’s Gate est le parc de tous les possibles : escalade, walking safari, rando, cyclisme et camping. De quoi assouvir la soif d’aventure du plus versatile des visiteurs !

Les fans de scénarios cinématographiques d’action seront aussi ravis d’apprendre que certains des recoins de la fantastique Gorge d’Ol Njorowa a fait partie du tournage de Tom Raider (avis aux admirateurs d’Angelina!). D’autres ont inspiré des scènes du Roi Lion.

Du fait de l’activité géothermique présente dans toute la région, cet ancien territoire masaï fut jadis détruit par des éruptions volcaniques. Dans les croyances masaïs, le feu est depuis toujours associé à l’enfer, voilà pourquoi l’appellation de Hell’s Gate ou Porte des Enfers.

Vue des rochers ocres du pard national de Hell's Gate au Kenya

L’idéal : arriver au parc à la pointe du jour pour mieux profiter de la lumière timide et voir se  dévoiler paisiblement l’ocre des parois rocheuses et le vert de l’open savannah. A cette heure là, les babouins, les phacochères et les zèbres vous réservent un accueil chaleureux. Croyez-moi, c’est un spectacle magnifique au lever du soleil.

Dans cette étendue naturelle torride et poussiéreuse où rien n’est ombragé, les températures grimpent très vite… En fonction de votre tolérance à la chaleur, plusieurs loisirs s’offrent à vous :

La Gorge d’Ol Njorowa pour la balade à pied

L’un des points phares de votre visite! Située au cœur du parc, la parcourir demande environ deux heures. Il n’existe aucun point de vue extérieur à la gorge, il faut forcément l’explorer à pied. La profondeur n’est pas grande mais la traverser exige un bon état physique et un grand sens de l’équilibre. A première vue, tout sauf une balade bucolique… mais tellement fun !

Précédés par un guide-accompagnateur, on s’engouffre dans la gorge. Ici justement, ce dernier s’avère très utile pour vous tendre l’épaule et vous aider à repérer les meilleurs endroits où placer vos pieds. La cadence est irrégulière: on descend dans la gorge, et on remonte, puis on redescend, puis on remonte… ça prend vite des airs de gymkhana où vos mains ainsi qu’une paire de bonnes chaussures deviennent indispensables. Faible condition physique ou problèmes de mobilité ? Cette rando n’est pas pour vous… mais, rassurez-vous, il existe plein d’autres circuits à faire dans le parc.

Une rivière coule au milieu de ce dédale hors du temps. Les épisodes volcaniques et les cours d’eau ayant façonné les parois rocheuses, elles se séparent et se rétrécissent capricieusement. A certains passages, on arrive à toucher les murs avec les deux mains. Le parcours alterne surfaces striées, parois abruptes, sols sablonneux, rochers glissants,  terreux ou friables. Le paysage monte en beauté  à chaque courbe du labyrinthe. Déjà vers la sortie sud de la gorge, la balade est ponctuée de quelques sources naturelles d’eau chaude qui trahissent une activité souterraine encore présente et une vue splendide sur la canopée.

L’éprouvant Buffalo circuit

Une boucle de 14km à parcourir en voiture ou vélo, voire à pied pour les plus courageux. Attention, ça cogne, ça monte et ça descend! C’est un parcours long, ardu et poussiéreux du fait de la chaleur torride.

Si vous choisissez la voiture, mais que vous êtes quand même à bout de force, prenez plutôt le Twiga Loop (merci James !), plus court et moins transité, qui reprend une partie du Buffalo circuit et offre des magnifiques vues sur le Mont Longonot (le volcan étoile dans la vallée). On croise par ici de nombreux herbivores  qui se tiennent à l’abri de l’agitation.

Vue sur le Mont Longonot depuis Hell's Gate au Kenya

L’escalade de la Ficher Tower pour les plus audacieux

Cette espèce d’aiguille de basalte tout droit sortie des avatars volcaniques joue un rôle important dans l’imaginaire des légendes masaïs.

Ficher's Tower dans Hell's Gate National Park, Kenya

Des guides et instructeurs sont là pour vous aider, même les enfants peuvent faire l’escalade. Le Lonely Planet édition juin 2015 fournit quelques contacts de professionnels de l’escalade assidus au parc.

Regardé d’en bas, le promontoire rocheux n’a pas l’air si méchant finalement mais un petit incident m’ayant bousillé le genou quelques semaines auparavant, je ne me sentais pas d’attaque pour me frotter aux rochers 😉 Alors on s’est contentés de photographier l’impudence des babouins et surtout ce petit mammifère (de la famille de l’éléphant !) qui affectionne les recoins caillouteux du Kenya : le rock hyrax ou daman des rochers! Dites-moi, n’est-il pas craquant?

Petite fraterie de damans des rochers au Kenya, Nakuru

Le tour du parc en mountain bike

La balade à velo laisse plus de liberté pour observer le paysage et la faune sauvage mais c’est aussi une option à double tranchant. Les chemins prévus pour le deux-roues sont aussi ceux destinés aux véhicules qui défilent sans cesse (Land Cruiser ou voitures de safari). Résultat : vous mordez littéralement la poussière… Mais avec un bon chapeau, lunettes de soleil, une tonne de crème solaire, en évitant les lentilles de contact ce jour-là et en serrant fort les lèvres, l’expérience peut s’avérer… croustillante 😉

Un plongeon dans une piscine thermale issue de l’activité géothermique d’Ol Karia.

Piscine et spa thermales Hells Gate Kenya Ol Karia

Pour les petits muscles engourdis après la balade, pensez au maillot de bain ! Ol Karia est la centrale géothermique exploitée par KenGen, le fournisseur national d’électricité au Kenya . Ce dernier gère un beau spa qui ne voit jamais le même touriste deux fois… entre autres parce qu’il faut payer les droits d’entrée au parc national à chaque baignade! Ils ne semblent pas trop se poser des questions à propos de la diminution du tourisme…

Observer la faune sauvage à portée de main

Zèbres, phacochères, girafes, antilopes, quelques buffles épars et de nombreux babouins dévergondés. Vous ne risquez pas la rencontre avec les carnivores mais il ne faut pas oublier que vous êtes dans un endroit, comme partout dans le Great Rift Valley, où les animaux sauvages sont légion, vivent en totale liberté de déplacement et prennent toujours la priorité aux carrefours! A Hell’s Gate vous pouvez circuler parmi eux, très très près même, mais cela reste difficile de s’arrêter photographier à sa guise car il y aura toujours des voitures pressées de vous devancer. Puis avec la poussière, bonjour les objectifs !…

J’aurai l’occasion certainement de vous présenter le concept du « walking safari », LA découverte coup de cœur dès notre première sortie de la capitale ! J’ai hâte de vous faire connaître quelques spots paradisiaques qui font la triple joie des amateurs de rando, de vie sauvage et, bien sûr, de photo.

Des girafes broutent des acacias au parc de Hell's Gate au Kenya

Avis aux amateurs!

Droit d’entrée au parc national : touristes 30$, résidents 700 ksh, locaux 350 ksh

Deux points d’accès : Elsa Gate, la première en arrivant de Nairobi; c’est là que vous pouvez louer des vélos. Plus loin sur la route sud du lac Naivasha, Ol Karia Gate. Cette dernière est proche de la piscine thermale.

A 2h30 de voiture depuis Nairobi, il peut se visiter en une journée.

Pas de logement, seulement trois campings (avec toilettes basiques) sont disponibles dans le parc. Il faut venir avec tout son matériel et se passer de douche pendant son séjour.

On y accède avec son propre véhicule : 4×4 de préférence car il s’agit de pistes de terre non bitumées, mais une petite voiture fera l’affaire en conduisant doucement.

Précautions et danger des flash-floods :

Panneau d'avertissement sur les danger des innondations dans la gorge d'Ol Njorowa

Soyez conscients du danger des fameux flash-floods, et renseignez-vous bien sur les conditions météo. En cas de fortes pluies, ce qui n’est pas une exception dans le Great Rift Valley, la gorge d’Ol Njorowa s’inonde de plus de 6m avant que vous n’ayez le temps de vous retourner. Je vais vous épargner les faits divers, mais je vous promets qu’il ne s’agit pas d’un mythe…

Prévoyez casse-croûte et de quoi vous hydrater car il n’y a aucun spot de vente à l’intérieur du parc. Seulement près de la gorge, des femmes masaïs tiennent quelques buvettes de secours.

Attention aux gros coups de chaleur. Dans la Gorge d’Ol Njorowa, vous marchez dans l’ombre mais dès que vous sortez, le soleil prend sa revanche.

Bonnes chaussures, de préférence fermées et qui tiennent fermement le pied. Ne venez pas en tongs comme certaines minettes inconscientes que j’ai souvent croisées sur des sites naturels (ah oui, ici aussi !)

Vous trouverez un plan d’ensemble du parc sur le site du Kenyan camper, ainsi que des photos fabuleuses.

Faut-il se faire accompagner par un guide pour visiter Hell’s Gate National Parc ?

Contrairement à la réserve des Ngong Hills, pour Hell’s Gate je suis plus favorable à l’idée  d’accepter un guide dès le départ de la balade. Officiellement, la question n’est pas claire (comme à chaque fois que l’argent est associé à la sécurité du touriste), il s’agit soit de céder à la pression des officiers kenyans ou de prendre le temps de négocier votre refus. Dans ce dernier cas, arrivez une heure plus tôt car les officiers, eux, ils ont tout leur temps…

Ici, le forfait de 2 000 ksh (20$) pour la journée va directement au guide qui devra s’installer dans votre voiture. Nous sommes tombés sur un jeune sympathique qui tenait des propos pertinents et intéressants sur la géologie et l’histoire du lieu. C’est aussi quelqu’un qui s’est formé pour se frotter aux touristes, ce qui n’est pas monnaie courante. En tout cas, je vous livre les coordonnées du gars James Mwangi (mwangi.james97@yahoo.com) car, c’est très connu, il en est des guides qui se limitent à vous pointer du doigt le chemin à suivre…

C’est sans appel, Hell’s Gate parvient à combiner avec grand talent les éléments les plus inattendus. Après une première visite, on s’est dit qu’on aimerait se réveiller entourés de faune sauvage. Le camping semble donc une bonne option à tester…

Et vous, quels beaux endroits aux multiples facettes auriez-vous visités?

15 commentaires sur « Hell’s Gate National Parc »

  1. Tout ça dans le même endroit ! Un peu d’immensité et de nature, ça doit tellement être revitalisant ! Toutes ces belles balades (virtuelles mais agréables) et ces beaux paysages, ça fait du bien, histoire de détourner les yeux de la grisaille parisienne le temps de la lecture 😉

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  2. J’aime bien le concept de « walking safari » et en effet je ne connais pas ! Bises ! PS : c’est bizarre ce « mini-éléphante » ! Quel rapport avec l’éléphant ?? Il a peur des souris ? 😉

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    1. Moi j’adore le walking safari, je compte en faire un article tellement j’adhère! Pour le rapport invraisemblable entre la bébête et le pachyderme… il faut demander à la génétique!!?? Bonne suite de votre TDM. Bises kenyanes

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  3. Rien de comparable, toutefois, aujourd’hui nous avons fait une visite guidée des fameux Everglades. Curieuse végétation, et une faune remarquable: alligators, tortues, oiseaux de toutes espèces, mais sans regret, aucun python.

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    1. Tu sais Jean-Marcel, moi aussi je suis très attirée par les Everglades, c’est marrant! Quand on aime la nature… Ça a aussi un côté « safari » même si la faune est tout à fait différente. Ça doit être toute une expérience de circuler à bord de l’un de ces fameux bateaux aéroglisseurs. Ici au Kenya, le birdwatching est une activité fantastique, j’en ai bien profité en janvier dernier et j’espère avoir l’occasion de vous en parler dans mes futurs billets.

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    1. Hi Trudy, the whole of our stuff did finally arrive during the last three weeks so we have been quite busy tidying up! But yes, we feel at home at last! And now I have much more time to help my readers and friends discover all the adventurous and culture possibilities of Kenya 🙂

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